Le Musée du Patrimoine Insulaire El Abassia. Visite guidée (en arabe). Site web: /www.kerkenniens.com/
La palmeraie insulaire de Kerkena fait partie des 3 palmeraies littorales de Tunisie, avec les oasis de Gabès et l’île de Djerba. Elle a été documentée par un religieux érudit, le Père André LOUIS, lequel a publié (en 1963) 25 années d’observations et de photographies inédites, dans sa thèse de doctorat en ethnologie. Un riche Écomusée est désormais le dépositaire des traditions de cet archipel, lequel représente par ailleurs l’une des rares palmeraies spontanées de palmiers-dattiers. L’économie des îles Kerkenna reposait (jusqu’à nos jours) sur la pêche et le commerce maritime. 2 plantes assuraient sa pérennité, le palmier dattier (Phoenix dactylifera) et le sparte (Lygeum spartum). Les produits de la pêche et l’artisanat du palmier avaient donné naissance à un commerce qui mettait en contact les populations insulaires avec l’Italie, la Grèce et la Méditerranée orientale …/…
{tab=GEOGRAPHIE}
L’archipel des îles Kerkenna se compose de 2 îles et d’une douzaine d’ilots. Sa superficie est seulement de 150km2 pour 161 km de côtes. Son point culminant atteint 12 m d’altitude. L’archipel n’est en fait que la partie émergée d’un vaste plateau sous-marin, dont les hauts fonds s’étendent jusqu’à 50 km autour des îles, à une profondeur moyenne comprise entre 2 et 3 m. Sa morphologie très complexe est caractérisée par des vasières (bhiras), des cordons (tsirs) et des chenaux de marées (oueds). La description de la géographie insulaire qui suit, est extraite du rapport publié en 2001 par l’Agence de Protection et d’Aménagement du Littoral (APAL) …/… Lire : http://www.apal.nat.tn/
Climatologie
Ill. tableau des précipitations sur la période 1965-2009 (Direction Générale des Ressources en Eau – DGRE in FEHRY N. 2011)
Malgré un climat relativement tempéré, avec un hiver doux et humide et un été chaud et sec, le voisinage du Sahel tunisien entraine une aridité conséquente. La pluviométrie moyenne n’est ainsi que de 246 mm, avec de fortes variations annuelles. La moitié des précipitations est enregistrée en automne, suivie de l’hiver avec 1/3 de la moyenne annuelle des pluies. Les écarts de températures sont plus faibles que ceux enregistrés sur le continent, avec un maximum de 33°C en août et un minima de 4°C en janvier. La moyenne annuelle est d’environ 18,8°C (26°C en juillet et 12°C en janvier) …/… Lire : http://www.apal.nat.tn/
Hydrologie
Ill. un puits domestique de l’île de Kerkenna
Les réservoirs souterrains traditionnels sont constitués d’aquifères superficiels de faible profondeur et capacité, exploités actuellement par environ 400 puits de surface. Il s’agit d’une eau de qualité moyenne à médiocre (avec un résidu sec qui dépasse souvent les 2 g/l). En ce qui concerne les nappes profondes, l’aquifère captif du Sahel de Sfax (qui couvre environ 10.000 Km2), atteint l'archipel des Kerkennah. Cette nappe est actuellement exploitée par deux forages artésiens, dont les eaux sont destinées à l'alimentation en eau potable, après dessalement (elles présentent en effet un résidu sec variant entre 3,5 g/l et 4,5 g/l), mais aussi à l’irrigation ce qui augmente la salinité des sols.
Pédologie
Palmiers et pistes côtières rattrapés par la mer, preuve de l’érosion marine en cours [clichés : FEHRI N., mai 1998 et mars 2006]
Il est admis que, depuis l'antiquité, le niveau de la mer Méditerranée a connu jusqu'à nos jours une élévation estimée à environ trois décimètres. Les îles Kerkennah auraient donc subi un ennoiement de trois mètres durant les 2400 dernières années. Ce phénomène se traduit par un remarquable recul du trait de la côte, attesté par les ruines antiques submergées par l'eau, par le grand nombre de palmiers rattrapés voire abattus par la mer, ou encore par les pistes côtières grignotées par les vagues. À l'ensemble de ces facteurs explicatifs, viennent s’ajouter l’abandon des pratiques culturales (qui permettaient de limiter l’impact de la salinisation des sols) ainsi que le développement de l’extraction illicite du sable (où le creusement a souvent atteint la nappe phréatique). Lire: http://physio-geo.revues.org/
*Galerie : vues de la palmeraie
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{tab=ECOLOGIE}
Les sources historiques sont rares en ce qui concerne l’origine de la palmeraie des îles Kerkennah, rarement mentionnée par les auteurs antiques. Il semblerait qu’elle se rattache à une vague d’immigration issue de populations de la frontière libyenne, venue repeupler les îles au XVI° siècle …/… Lire : http://encyclopedieberbere.revues.org/
Les auteurs convergent en effet pour affirmer que le palmier est d'implantation récente dans l’archipel. Il ne serait mentionné pour la première fois qu’au XVIIe siècle, et ne deviendra dominant qu'au XIXe siècle. L'étude récente de la S.I.E.A. estime à 4.600 ha la surface occupée par la palmeraie. Ce chiffre représente la moitié de la surface des îles, diminuée de celle des terrains que la salinité rend impropres à la culture, les sebkhas …/… Lire : http://unesdoc.unesco.org/
La diversité dattière
Ill. exemple de diversité pomologique (été 2014)
La palmeraie (ou Ghaba) de Kerkennah est un mélange de pieds mâles (appelés localement Mersit) et de pieds femelles. Ces palmiers sont généralement issus de noyaux et chaque individu (ou touffe) de palmier est donc unique (génétiquement parlant). Les palmiers femelles produisent des dattes de différentes qualités, que les Kerkenniens classifient en trois groupes: Rotbi, Tamri et Cherki. Cette classification ne correspond pas aux catégories oasiennes des cultivars, mais à l’état de maturité des fruits au moment de la récolte …/… Lire : http://www.iresa.agrinet.tn/
Le commerce des noyaux
Ill. le troc des noyaux de dattes (Musée du Patrimoine Insulaire El Abassia)
Comme dans de nombreuses oasis traditionnelles, les Kerkeniens affectionnaient les préparations de dattes dénoyautées. Les noyaux faisaient l’objet d’un commerce important avec l’île voisine de Djerba, où ils servaient de nourriture pour les animaux et de combustible. Ce commerce prenait la forme d’un troc, consistant à échanger les noyaux contre le récipient qui servait à les mesurer. Il permettait ainsi aux insulaires d’acquérir les poteries dont Djerba était un important centre de production. Ce type de commerce est par ailleurs d’un grand intérêt, en ce qui concerne la diffusion du palmier-dattier dans le monde oasien.
L’écosystème du palmier
Le recul de l’agriculture sur les îles a entrainé l’apparition d’espaces ensauvagés, où l’on a relevé l’existence d’une végétation associée au palmier, un phénomène extrêmement rare en ce qui concerne le dattier. L’alliance du sparte (Lygeum spartum – Alfa Mahboula), clairsemée de palmiers spontanés (Phoenix dactylifera – palmier dattier), est bien typique à Kerkennah. Elle permet la distinction de 4 groupements définis, selon l’abondance :
1. de l’armoise blanche,
2. du zygophylle blanc,
3. de l’impériale cylindrique,
4. du jonc maritime.
Ces groupements sont riches en espèces arides rencontrées dans le centre et le sud tunisien …/… Lire : http://www.apal.nat.tn/
Le commerce du sparte
Largement utilisé dans les fabrications artisanales, le sparte (localement appelé alfa), est très peu cultivé dans l'archipel, où il est importé du continent. Il y a une vingtaine d'années, cet artisanat procurait un revenu d'appoint appréciable à une bonne partie de la population. Cette activité n'est plus pratiquée aujourd'hui que par quelques familles. Deux sortes de sparte sont utilisées : le sparte appelé halfa mahboula et "l’alfa véritable" (halfa roussla) …/… Lire : http://unesdoc.unesco.org/
{tab=PRODUCTIONS}
Ill. Plafond à base de stipes et de rachis de palmiers
Les Kerkenniens ont développé un savoir faire important en matière d’usage et de transformation des sous produits du palmier dattier, dont une trentaine usages ont été répertoriés. Cette économie locale reposait avant tout, comme nombre d’autres régions méditerranéennes ou oasiennes, sur l’autosuffisance …/… Lire : http://cdlm.revues.org/
Les dattes
Ill Diversité dattière à Kerkennah
Pour chacun des 3 groupes de dattes [définis par les cultivateurs en fonction de l’état des fruits au moment de leur récolte], il existait des types d’usages appropriés, ainsi que des techniques de conservation, de transformation et de consommations particulières. La description qui suit est extraite de l’inventaire exhaustif conduit en 2005 par le Centre de Recherches Phœnicicoles de l’INRA Tunisie …/… Lire : http://www.iresa.agrinet.tn/
Le vin de palme
Ill. palmier élagué en vue de la production du vin de palme, le legmi
Le vin (ou lait) de palmier Legmi est la sève que les Kerkenniens recueillent du palmier après avoir débarrassé l'arbre de la presque totalité de ses palmes. Le cœur du palmier est aménagé en cône autour duquel est pratiquée une entaille circulaire où l'on dispose une gouttière en roseau d'où s'écoule la sève que l'on recueille ensuite dans un récipient …/… Lire : http://unesdoc.unesco.org/
A partir des dattes de qualité médiocre on fabrique également le vinaigre de dattes. On trempe alors les dattes endommagées ou de qualité médiocre dans des jarres remplies d’eau qu’on scellera au ciment. Une quinzaine de jours après le vinaigre est prêt, on le filtre en y ajoutant un bulbe d’oignon ou un piment (croyant que cela le rendra Halel) le différenciant du vin de dattes. Source. http://www.iresa.agrinet.tn/
L’agriculture oasienne
Ill. scène de labour
Comme dans les oasis, diverses cultures sont pratiquées en alternance avec les palmiers, sous la forme de vergers entourés de murets de pierres ou de terre. Les jardins de Kerkena sont des micro-parcelles le plus souvent, avec des cultures éparses mais soigneusement entourées soit par des tabias (de la terre tassée surmontée de figuiers de Barbarie), soit par des murettes de pierre dans les régions caillouteuses. Ces murettes peuvent atteindre deux mètres de hauteur et sont utilisées, dès que la pente le permet, comme impluvium naturels pour recueillir les eaux de ruissellement. Il s’agit principalement, au niveau arbustif, de figuiers, de vignes et d'oliviers. La strate herbacée se compose de plantations d’orge, de lentilles et de pois, ainsi que de cultures potagères. Lire : http://www.apal.nat.tn/
L’élevage
Ill. L'un des derniers ânes de Kerkena
En 1068, le géographe arabe El Bekri écrivait à propos de Kerkennah, "comme cette île est très fertile, les habitants de Sfax y envoient leurs bestiaux pour paître". Aujourd'hui, l'archipel compte dix mille hectares de parcours sur lesquels on rencontre quelques chameaux, mais surtout des ovins et des caprins (ainsi que des ânes). Lire l’article : http://unesdoc.unesco.org/
L’artisanat domestique
Ill. la récolte rituelle du bois de palmier (Musée du Patrimoine Insulaire El Abassia)
Le palmier dattier donnait lieu à Kerkena à de nombreuses utilisations domestiques, illustrées ci-dessous par des photographies contemporaines et des documents d’archives.
* Combustible
Le palmier dattier produit une importante biomasse, dont les résidus servaient de combustible, une ressource précieuse dans les régions méditerranéennes où les arbres sont rares. Cette scène de récolte se déroule pendant les fêtes de mariage consommatrices de quantités importantes de bois de feu.
* Gallerie : La maison kerkenienne
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Les stipes (troncs) des palmiers servaient de poutres dans la construction des maisons. Les rachis, et les pétioles, étaient employés pour les plafonds. Les stipes étaient également utilisés pour fabriquer des abris (Kib) ou des enclos pour les animaux, dans la palmeraie, sur la plage ou encore dans les maisons.
* Gallerie : Vannerie et corderie
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Les folioles les plus tendres, prélevées sur les jeunes pousses, étaient utilisées pour la fabrication artisanale de chapeaux, de couffins, de sacs à mains et de nattes de prière. Cette activité est toutefois moins développée que dans les oasis du sud Tunisien. Les épillets prélevés sur les régimes de dattes servaient aussi comme balais. Le ‘‘lif’’ (la fibre dont est composé le stipe du palmier) servaitt en corderie, notamment pour confectionner les cordes utilisées pour monter aux palmiers. On emploie aussi ces fibres aussi comme filtre pour les jarres à eau ou legmi.
{tab=PECHE}
Ill construction d’une pêcherie de palmes
Les pêcheries fixes à base de feuilles de palmes représentent la pratique la plus typique des Iles Kerkennah. Elles s'apparentent aux madragues et aux bordigues répandues depuis des siècles dans les étangs de la Méditerranée. On rencontre ce genre de pêcheries dans l’ensemble du Golfe de Gabès, mais leur nombre est très réduit par rapport au millier d’installations qui entouraient les rivages kerkenniens. D’autres techniques de pêche faisaient elles aussi appel à des sous-produits du palmier, comme les pêcheries mobiles ou la pêche au poulpe. La description qui suit est extraite (sauf mention contraire) du rapport UNESCO de 1981, illustré par des photographies contemporaines et des documents d’archives. Lire: http://unesdoc.unesco.org/
1. Les pêcheries fixes
Video: voyage sur les 5 continents (Kerkennah)
Reportage de TF1 (2013) sur la pêche dans les îles
Ces pêcheries (appelées Cherfia) exploitent la faible profondeur des eaux et les mouvements de la marée. Le principe consiste à circonscrire à marée haute une certaine étendue de mer au moyen de cloisons artificielles constituées par des claies de palmes. Au moment du reflux, le poisson entraîné par le courant viendra se prendre dans des nasses convenablement disposées dans des chambres de capture.
* Le chemin axial
Le "chemin axial" de la pêcherie est constitué par une haie de palmes, choisies de manière à ce qu'elles ne soient jamais recouvertes d'eau à marée haute; elles sont plantées dans la vase, espacées d'environ 15 cm les unes des autres. Le poisson essaie, au moment du reflux, d'éviter l'enceinte de la pêcherie. Aussi aménage-t-on d'autres zones de capture. L'association de plusieurs pêcheries fixes va dessiner "une chicane" de pêcheries imbriquées les unes dans les autres.
Note: les palmes de Gabès. Suite à la dégradation actuelle de la palmeraie, et de la qualité des palmes, les pêcheurs s’approvisionnent souvent auprès de la palmeraie de Gabès, où les palmes de la variété dite Bouhattam sont réputées pour leur souplesse et leur longueur. Source : http://www.iresa.agrinet.tn/
* La chambre de capture
Le poisson cherchant à fuir est effrayé par l'ombre du chemin axial. Il va tenter de l'éviter en recherchant la lumière; il entre par un goulet dans la chambre de capture. Celle-ci est un enclos formé de claies disposées suivant différentes formes (polygones ou cercles irréguliers). Ces claies sont faites à partir de la nervure médiane des palmes ayant servi l'année précédente à former les rampes de la pêcherie (ou par les épillets qui supportent les dattes). Elles sont reliées entre elles horizontalement par des torons de sparte; des piquets d'oliviers permettent de fixer ces claies dans la vase. Une fois dans cet enclos, le poisson plonge plus profondément suivant le courant, il cherche quelque insterstice pouvant lui livrer passage. Prenant l'ouverture des nasses, disposées dans les enclos pour une issue favorable, il tombe dans le piège où il demeure captif jusqu'à ce que le pécheur vienne relever ses nasses.
Note: utilisation des épines dans les chambres de capture. Les épines du palmier sont utilisées pour protéger ces installations contre les attaques de dauphins. Source: http://www.iresa.agrinet.tn/
* Le "ramassage" du poisson
Après la marée, le pêcheur viendra sur sa barque, muni d'un crochet avec lequel il va soulever la nasse : il ouvre la résille et déverse les poissons dans un panier, il referme alors la résille, replace la nasse et passe à la suivante. Suivant les saisons, il arrive à ramasser toutes sortes de poissons, jusqu'à 4 kg par nasse. Aujourd'hui ces pêcheries fixes sont d'un rapport nettement moins important : "il n'y a plus de poisson”, disent les pêcheurs. En fait cette technique, bien qu'originale et adaptée aux 'hauts-fonds kerkenniens’ reste rudimentaire.
Note: utilisation des épillets pour les sacs à poissons. Les épillets des régimes de dattes servaient pour la fabrication de sacs destinés au ramassage des poissons des Cherfia. Source: http://www.iresa.agrinet.tn/
2. Les pêcheries mobiles
Video. La pèche à la sautade (Franco-anglais)
Parmi les techniques traditionnelles de pêche qui faisaient aussi appel à des sous-produits du palmier, on rencontre les pêcheries mobiles, dont la forme la plus élaborée est celle de la pêche à la sautade. Après avoir repéré un banc de poissons (généralement des mulets), les pêcheurs l'encerclent par un filet vertical, lesté par du plomb en bas et des flotteurs de liège en haut, qui le maintiennent perpendiculaire au fond. Une fois l'enceinte bien fermée, on pose alors autour un deuxième filet horizontal (autrefois fait de claies de palmier) assujetti à des roseaux. Le filet horizontal forme ainsi une plateforme circulaire flottante. Deux ou trois "nageurs", restés au milieu de la chambre de capture, remuent bruyamment pendant que les autres pêcheurs, de leurs barques, battent la mer à coups de rames ou de bâtons, de manière à effrayer les mulets Ces derniers, en essayant de s'échapper, rencontrent le filet vertical; ils peuvent s'y mailler par les ouies, mais le plus souvent ils sautent pour le franchir et sont ainsi recueillis sur le filet horizontal.
*La pirogue de palmier
Ill. le radeau de palmiers
Les stipes (troncs) des palmiers étaient employés pour la confection de radeaux (appelés Estem). Pour confectionner cette embarcation rudimentaire, les stipes étaient fendus dans leur longueur. Ils étaient ensuite fixés à des traverses d’olivier au moyen de cordes fabriqués à partir des fibres (appelées ‘‘lif’’), prélevées de préférence dans la partie centrale du palmier. Le radeau se manœuvre au moyen d’une perche. Il sert pour se rendre dans les pêcheries fixes, ou pour inspecter les nasses.
*La pêche au poulpe
Ill. piège à poulpes à base de pétioles de palmes
Le principe de ce type de pêche est basé sur l'instinct du poulpe de se cacher pour mieux guetter sa proie. La méthode la plus courante consiste à préparer une pierre de grès calcaire, creusée et déposée dans les clairières d'algues sur les hauts-fonds. Les pétioles de palmes sont aussi utilisés pour ces pièges à poulpes, ainsi que des petites jarres en terre cuite. Après avoir repéré un de ses pièges, le pêcheur vérifie si un poulpe s'y trouve caché; le "ramassage", se fait soit à la main, soit à l'aide d'un crochet. Une fois chez lui, le pêcheur confie le poulpe à sa femme qui va le battre à coups de pétiole de palme jusqu'à ce que ses tentacules deviennent blanchâtres. Bien lavé, le poulpe est alors suspendu à une corde dans la cour de la maison, où il va sécher pendant plusieurs jours.
*La pêche à la nasse
Ill. détail d’une nasse réalisée à partir des épillets du palmier
Cette pêche se pratique notamment sur les hauts-fonds qui ne dépassent pas quatre mètres. Elle consiste à immerger une nasse sur les hauts-fonds rocheux ou sablonneux, dans les algues. Après avoir pratiqué une ouverture dans les herbes, le pêcheur "plante" sa nasse avec un bâton et la laisse immergée deux ou trois jours. Cette pêche exige une parfaite connaissance des courants et des "chemins" suivis par les poissons. Il faut aussi beaucoup d'habileté pour retrouver ces nasses que rien ne signale en surface. On peut aussi utiliser un chapelet de 12 à 25 nasses (appelé palangre) espacées de 3 à 5 mètres, qu'on dépose généralement au bord des fosses. Comme rien ici ne va guider les poissons, ils sont appâtés avec de la chair de poulpes ou de seiches, fixée A l'intérieur de la nasse par une cordelette.
*Les abris de pêcheurs
Ill. (Musée du Patrimoine Insulaire El Abassia)
*La pêche au coryphène
Les palmes sont utilisées dans les Ch’rafi généralement pendant 1 à 2 ans. Elles sont ensuite retirées et nettoyées de leurs folioles, leurs rachis servent pour la fabrication de nattes. Ces nattes sont utilisées en pêcherie (pour une pêche spéciale des espèces de poissons qui aiment les endroits ombragés : coryphène (Lambouka). Source (p25): http://www.iresa.agrinet.tn/
*Gallerie : la pêche à Kerkena
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{tab=BIBLIOGRAPHIE}
EN SAVOIR PLUS SUR KERKENNAH
1. Sélection de vidéos accessibles en ligne
2. Bibliographie en accès libre
1. Sélection de vidéos accessibles en ligne
FRANÇAIS
Pèche et construction navale
Reportage amateur (2001)
Projet de tourisme lacustre
Implantation de bungalows de type polynésien (animation 3D)
ARABE
Musée du Patrimoine Insulaire El Abassia
Visite guidée (en arabe)
Documentaire sur l'île de Kerkennah
ANGLAIS
Kerkennah by Abdelhamid Fehri (Museum El-Ababassia)
Part 1
Part 2
Part 3
Part 4
2. Ouvrages en accès libre en ligne
ALAOUI-BEJAOUI N, GANA S, LE-PENNEC M 2005. Biocenetic characterization and shellfish abundance in a natural preserved area of Kerkennah Island (Tunisia). In: 8th International Conference on Sellfish Restoration, October 2005, Brest (France), 30p.
ALOUI‑BEJAOUI N, AFLI A 2012. Functional diversity of the macro‑invertebrate community in the port area of Kerkennah Islands (Tunisia). In: Mediteranean Marine Science, 13/1, 2012, 93-102.
APAL 2001. Etude de gestion de la zone sensible littorale des îlots nord-est de Kerkennah. Phase 1. Caractérisation du milieu naturel Rapport définitif. In: APAL (Agence de Protection et d'Amménagement du Littoral); 40p.
BEN HAMIDA A 2004. Migrations et modernité dans les îles Kerkennah. In: Cahiers de la Méditerranée, 68 | 2004. Modernité et insularité en Méditerranée.
BEN-MUSTAPHA K 2007. Démosponges littorales des iles Kerkennah (Tunisie). In : Bull. Inst. Natn. Scien. Tech. Mer de Salammbô, Vol. 34, 2007 (37-59).
CETI 2009. Construction de la décharge contrôlée des déchets ménagers et assimiles des iles de Kerkennah. In: Agence Nationale de Gestion des Déchets (ANGed); 25p.
COMETE ENGINEERING 2001. Zone sensible Bordj el H'ssar Kerkennah. In: APAL (Agence de Protection et d'Aménagement du Littoral); 105p.
ETIENNE L, BELTRANDO G, DAOUD A 2013. Human Influences on Environmental Changes in The Kerkennah Archipelago (Tunisia) Since The 60’s. In: 3rd International Geography Symposium – GEOMED 2013 (64-70).
FEHRY N 2011. La palmeraie des Îles Kerkennah (Tunisie), un paysage d'oasis maritime en dégradation : déterminisme naturel ou responsabilité anthropique ? In: Physio-Géo, Volume 5|2011 (167-189).
JABEUR C, GOBERT B, MISSAOUI H 2000.Typologie de la flottille de pêche côtière dans le golfe de Gabès (Tunisie). In: Aquat. Living Resour. 13 (2000), pp 421-428.
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PRICE ARG, JAOUI K, PEARSON MP, JEUDY-DE-GRISSAC A 2014. An alert system for triggering different levels of coastal management urgency: Tunisia case study using rapid environmental assessment data. In: Marine Pollution Bulletin (2014), 9p.
RHOUMA A, LABIDI A 2006. Diagnostic participatif de l’état de la pêche traditionnelle aux îles Kerkennah. In: Lions Club Sfax Thyna, PNUD, FEM/GEF, 37p.
RHOUMA A, NASR N, BEN SALAH M, ALLALA M 2005. Analyse de la diversité génétique du palmier dattier dans les Iles Kerkennah. In: Projet Palmier Dattier au Maghreb (RAB 98 G31). Centre de Recherches Phœnicicoles de l’INRA Tunisie. 56p.
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