Lutte intégrée

GESTION DES RISQUES PHYTOSANITAIRES DANS LE SECTEUR DES ESPACES VERTS. Avec le Projet Phoenix, nous avons mis en œuvre un réseau d’échanges d’expériences qui rassemble les principales collections de palmiers des jardins botaniques de la Côte d’Azur française et italienne. Nommé Riviera Gardens, ce réseau a pour objectif d’harmoniser les protocoles de lutte contre les ravageurs émergents et de promouvoir une Stratégie de Lutte Intégrée (Integrated Pest Management). Outre les tutelles scientifiques des jardins botaniques, le réseau Riviera Gardens rassemble plusieurs instituts de recherche, en Italie, Espagne et Tunisie, ainsi que divers acteurs publics et privés. Ce site web est coordonné par Robert Castellana, qui est aussi en charge de la rédaction des articles.
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SOMMAIRE DU CHAPITRE

Tableau hiérarchisé des piliers de la lutte intégrée
1. Gestion des plantations
2. Contrôle des populations
3. Lutte chimique
4. Lutte biologique 
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INTEGRATED PEST MANAGEMENT (IPM). Les recherches menées depuis prés de 30 ans ont conduit à mettre au point diverses techniques de lutte. Aucune ne permet toutefois (à elle seule et à ce jour), de régler le problème de manière satisfaisante. Recommandée (mais rarement mise en oeuvre) dès les premières années de l’infestation, la stratégie dite de “Lutte Intégrée” (Integrated Pest Management = IPM) vise à les associer. Les progrès récents en matière de lutte biologique et chimique relancent son intérêt, dans un contexte où l’infestation a conduit à la dissémination d’importantes populations de ravageurs. Les principes de base de la Lutte Intégrée sont les suivants: bonnes pratiques de gestion des plantations, contrôle des populations, lutte préventive et curative, évaluation permanente des résultats. Ils viennent d’être adoptés en tant que standart international par la FAO. Les pages qui suivent donnent un accès documenté aux principales avancées en la matière. Leur commentaire repose aussi sur les retours d’expériences collectés auprès des membres de notre réseau de jardins botaniques.
EN SAVOIR PLUS SUR LA LUTTE INTEGREE

GESTION

GESTION DES PLANTATIONS: BONNES PRATIQUES 
SOMMAIRE
1. Taille des palmiers
2. Abattage et traitement des déchets
3. Implication des propriétaires de palmiers
4. Contrôle du commerce des palmiers & diversification des plantations
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1. TAILLE DES PALMIERS
La prévention concerne avant tout la gestion de la taille des arbres. L’idéal serait de la limiter à la seule taille des feuilles sèches. La taille des feuilles vertes entraîne en effet une émission d’odeurs susceptible d’attirer cet insecte doté d’un odorat très sensible. L’élagage est toutefois utile, notamment pour détecter la présence de larves au niveau de la base des pétioles, mais il devrait n’avoir lieu qu’en saison froide (janvier) et s’accompagner d’un recouvrement des tailles par un mastic. Il faudrait par ailleurs abandonner les tailles de type en boule et limiter au maximum la présence de bases pétiolaires, porte d’entrée du ravageur au niveau de la couronne foliaire.
*Phoenix dactylifera
Chez le palmier dattier l’infestation peut aussi avoir lieu dans les rejets situés à la base du stipe, du fait que le charançon se déplace beaucoup au niveau du sol. Une ponte à ce niveau peut entraîner par la suite une diffusion dans le stipe. Le charançon a par contre du mal à grimper sur un stipe lisse. Une mesure de prévention consiste à éliminer un maximum de rejets et à “lisser” les stipes afin de limiter les possibilités offertes au charançon de trouver un abri à ce niveau. Les rejets taillés doivent par contre être soigneusement détruits pour éviter leur éventuelle infestation.
Dans tous les cas, il est impératif de traiter les blessures de taille avec un mastic approprié.
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2. ABATTAGE ET TRAITEMENT  DES DECHETS 
L’abattage des spécimens attaqués présente un réel intérêt, du fait que la majorité de la population de charançons adultes femelles reste dans les palmiers infestés, tant que ceux-ci offrent les conditions alimentaires et écologiques nécessaires à un nouveau cycle de reproduction. Lorsque les palmiers sont trop infestés, on assiste alors à une migration massive. L’abattage est donc une méthode de contrôle efficace des populations, si elle est pratiquée à temps d’où l’importance d’une détection la plus précoce possible. L’efficacité de l’abattage est toutefois limitée du fait qu’une petite partie des ravageurs avait déjà infesté les palmiers environnant. L’abattage pose par ailleurs le problème plus large de la gestion des déchets de taille. Afin d’éviter la dissémination d’insectes lors du transport des déchets vers une décharge, la solution désormais obligatoire en Europe est de broyer finement (et sur place) les déchets infestés. En ce qui concerne les palmeraies de dattiers, l’application du broyage est souvent impossible, soit à cause de l’absence de viabilité, ou encore de son coût trop élevé pour les propriétaires. On procédera alors à l’incinération des déchets. Une solution alternative consiste à traiter les déchets infestés avec un insecticide, couplé à un piège à phéromone. Une autre solution pourrait aussi résider pour de nombreux pays méditerranéens, dans l’immersion en mer des plus gros déchets. La question de la gestion des stipes laissés en place reste controversée, suite à des cas de ré infestation ayant entraîné des chutes. Si ces cas semblent peu fréquents, ils posent toutefois de sérieux problèmes de sécurité en milieu urbain.
3. IMPLICATION DES PROPRIETAIRES DE PALMIERS & DETECTION VISUELLE DES INFESTATIONS
L’implication de l’ensemble des acteurs est une nécessité impérative, et un souci majeur au niveau des administrations locales pour savoir quel genre d’action à soutenir et à quel prix. Il faut par ailleurs donner aux acteurs les outils nécessaires à la gestion de leurs palmiers en matière de détection des symptômes d’infestation.
Les deux principaux symptômes visuels caractéristiques d’une infestation sont :
*l’émergence de feuilles rongées en forme de biseau. A ce niveau, les larves de charançons sont déjà présentes depuis plusieurs mois. Les feuilles émergentes ont en effet été rongées au cours de leur développement à l’intérieur du stipe.
*l’affaissement de feuilles. A ce stade, les larves de charançons ont déjà atteint le pétiole (la base de la feuille) pour finaliser leur cycle de développement, ce qui entraine son affaissement. Elles ont aussi creusé une cavité importante qui peut compromettre la survie du palmier. Des fenêtres d’inspection peuvent être pratiquées afin de détecter la présence de cocons à la base des feuilles.
Pour le palmier dattier, l’infestation est particulièrement difficile à détecter comme le montre nombre de cas de chutes de ces palmiers encore munis de toutes leurs feuilles. A ces symptômes, il faut ajouter ceux qui peuvent relever (parfois dans le même temps) d’une attaque de papillon palmivore, P. archon.
EN SAVOIR PLUS : essai de typologie des modalités d’infestation du palmier dattier (Monaco 2016)
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4. CONTROLE DU COMMERCE DES PALMIERS & SENSIBILITE DES PLANTATIONS
La question de la résistance, ou plutôt de l’appétence, des diverses espèces de palmiers en matière d’infestation demeure un domaine en cours d’investigation, qu’il serait du plus grand intérêt de soutenir et de développer en donnant à la recherche des budgets à la hauteur des enjeux. Ces recherches pourraient en effet permettre de régénérer les palmeraies ornementales urbaines. Elles pourraient aussi permettre de mieux contrôler (voir même d’interdire) le commerce de certains palmiers à risque d’infestation.
Au niveau scientifique :  L’existence de phénomènes de résistance est loin d’être établie. En ce qui concerne la plus ou moins grande appétence des palmiers, la présence conjointe de nématodes associés au charançon rouge (Monochoides macrospiculum), de même qu’au charançon du cocotier R. palmarum, celle de la bactérie Serratia marcescens, ainsi que la présence de communautés de champignons endophytes propres à chaque espèce de palmiers, laisse par contre penser que le charançon n’est pas à lui seul responsable des modalités de l’infestation en cours des diverses espèces de palmiers.
Au niveau empirique : Nous avons établi une liste des espèces de palmiers attaquées à ce jour par le ravageur Paysandisia archon (et donc susceptibles de l’être aussi par le charançon rouge), ainsi qu’une liste d’espèces non-attaquées. Il s’agit d’observations tenues depuis dix ans (2007-2017) dans le jardin botanique de la Villa Caryota à Frèjus sur un échantillon de248 palmiers de 25 genres et 90 espèces.
Espèces attaquées
Acoelorraphe wrightii, Arenga engleri , Brahea (4 espèces: aculeata, armata, dulcis, edulis), Chamaerops humilis, Jubaea chilensis, Livistona (4 espèces :australis, chinensis, decora decipiens, saribus), Nannorrohops arabica, Phoenix (5 espèces : dactylifera au niveau des rejets, reclinata, robellini, theophrasti), Sabal (4 espèces : bermudana, mauritiiformis, minor, palmetto), Serenao repens, Syagrus romanzoffiana , Trachycarpus sp (10 espèces attaquées sur les 15 répertoriées), Trithrinax acanthocoma.
Espèces non attaquées
Allagoptera arenaria, Brahea (2 espèces: calcarea, decumbens), Butia (3 espèces : catanirensis, odorata, yatay sujets adultes), Caryota maxima himalaya, Chamaedorea (4 espèces: Glaucifolia, metallica, radicalis, seifriizii), Livistona (2 espèces: drudei, nitida attaqué sans développement), Phoenix sylvestris, Rhapis (3 espèces : excelsa, humilis, multifida), Sabal (8 espèces : causiarum, domingensis, etonia, rosei, texana mexicana, uresana, yapa), Trithrinax campestris (sujet adulte), Washingtonia filifera (sujets adultes)
Source Jean Christophe Jacon Carrier (Société Palmophile Francophone).
EN SAVOIR PLUS : lire nos pages consacrées à la diversification des cibles des ravageurs

 

CONTROLE

DETECTION PRECOCE & CARTOGRAPHIES INFORMATISEES DES INFESTATIONS
SOMMAIRE
1. Cartographies intégrées et interactives
2. Détection sismique précoce
3. Piégeage massif 
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La détection précoce des infestations, et les plateformes de cartographie informatique qui leur sont associés, représentent le principal pilier des Stratégies de Lutte Intégrée (IPM). Le retard dans la détection d’un palmier infesté compromet en effet la possibilité d’intervenir sur l’évolution de l’infestation, comme sur la survie du spécimen concerné. Il est donc indispensable de mettre en œuvre un protocole de détection précoce intégré à des outils de suivi du développement des infestations. Les outils informatiques existants, largement diffusés et accessibles, sont tout à fait en mesure de remplir ces fonctions de manière coordonnée et participative. Le piégeage massif représente une technique de lutte d’une grande efficacité dans ce contexte.
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1. CARTOGRAPHIES INTEGREES ET INTERACTIVES
Les systèmes de lutte informatique intégrative (GIS) associent une application pour smart phone au niveau des plantations à un logiciel de type GIS qui synthétise les alertes et permet la cartographie des infestations. Ils permettent aussi de cartographier directement les plantations de palmiers à partir d’images satellitaires. Outre une détection précoce (et donc une intervention rapide c’est-à-dire plus efficace), ces systèmes permettent de plus l’implication et la coordination de tous les acteurs, une optimisation dans la répartition des pièges (qu’il s’agisse d’un piégeage de contrôle ou d’un piégeage de lutte) ainsi qu’une évaluation permanente de l’efficacité des stratégies de lutte en cours.
Exemple de cartographie GIS d’une palmeraie urbaine (Ville d’Ajaccio)
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2. DETECTION ACCOUSTIQUE ET OLFACTIVE 
Ces techniques de détection précoce d’une infestation concernent le stade larvaire. Elles ne sont intéressantes que si elles sont suivies d’une intervention rapide, soit l’abattage du palmier ou bien son assainissement mécanique ou chimique. Ces procédés peuvent aussi permettre de valider l’efficacité des traitements (c‘est à dire la disparition des larves), au niveau de la parcelle ou à celui des expérimentations dites in-situ. La détection précoce pourrait par ailleurs intéresser les collectivités territoriales, avec les problèmes de sécurité qu’est en train de poser le risque de chutes des palmiers dattiers, nouvelle cible du ravageur. Il s’agit plus précisément des cas de chutes sans symptômes préalables.
PS. Les techniques de détection acoustique ou olfactive semblent plutôt adaptées, dans leur état actuel, au contrôle sanitaire des importations et à la gestion des pépinières.
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3.PIEGEAGE MASSIF & PREVENTION DES INFESTATIONS
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Sommaire 
1. Principes du piégeage massif
2. Techniques & produits
3. Bibliographie indicative
4.Annexe: comparatif des tarifs et des types de pièges
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Le piégeage de masse (Mass Trapping) est une technique de lutte négligée par les pouvoirs publics en Europe, lesquels ont plutôt privilégié des solutions phytosanitaires (chimiques ou bio-chimiques), adossées aux multinationales du secteur. Il s’agit pourtant d’une technique de lutte largement répandue dans les pays du Moyen-Orient et particulièrement adaptée à un contexte d’infestation massive. Le piégeage massif n’est pas une solution miracle, mais un moyen simple, écologique et peu couteux de faire baisser la population des ravageurs. Le piégeage est de ce point de vue un complément des plus utiles dans la panoplie des techniques de lutte intégrée. Le piégeage repose sur la phéromone nommée ferrugineol, une substance olfactive dite d’agrégation produite par les males. Elle attire les individus des 2 sexes et sert à la fois de signal sexuel et d’indicateur de site de vie favorable à la survie du ravageur. Il s’agit d’un produit bon marché, stable et actif plusieurs mois. Il est généralement couplé avec les odeurs provenant du palmier et celles provenant de fruits fermentés, ce qui augmente significativement leur efficacité. L’odeur des tissus blessés de palmiers, le kairomone (acétate d’éthyle), serait en effet synergique de cette phéromone, ainsi que celles émanant de liquides du type mélasse ou de fruits sucrés en fermentation (dattes, pommes…). Des substituts plus stables à ces derniers produits sont désormais commercialisés..
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1. LES PRINCIPES DU PIEGEAGE MASSIF
L’efficacité du piégeage de lutte (Mass trapping) repose sur le respect de bonnes pratiques, dont le nombre de pièges et leur distance aux plantations sont les éléments essentiels. Ces deux critères varient fortement en fonction des retours d’expériences.
* densité des pièges par hectare
Les (rares) sources sur ce sujet vont d’un ratio minimal de 4 pièges/ha (soit un piège tous les 50 mètres) jusqu’à 15-20 pièges/ha (environ un piège tous les 20/25 mètres). L’écart important entre ces préconisations semblerait dépendre de plusieurs facteurs dont :
* le type d’attractif utilisé en fonction des moyens financiers disponibles (phéromone ou bien odeur de palmier ou encore une combinaison des deux avec aussi l’acétate d’éthyle ainsi que la mélasse et l’eau),
*le type de piège employé,
* le taux d’infestation des palmeraies.
Un récent article (NAVARRO-LLOPIS 2018 ci-dessous) affirme par ailleurs que mettre entre 3 et 5 pièges en batterie au lieu d’un seul améliorerait considérablement le taux de capture, ce qui change significativement la densité en nombre de pièges mais pas en surface couverte.
* périmètre olfactif d’attraction
Le périmètre olfactif d’attraction de la phéromone (et de ses additifs) semblerait par ailleurs très problématique à évaluer. Il est en fait difficile de savoir si le ravageur est attiré sur de longues distances ou bien s’il rencontre ces odeurs de manière aléatoire lors de vols de patrouille. Le fait que les dattiers non protégés par insecticide présents dans un rayon de 20 à 25 m autour des pièges subissent des attaques supérieures aux palmiers plus éloignés pourrait être un indicateur (voir l’étude de HAMIDI 2013 ci-dessous). Cette distance correspond à la densité minimale mentionnée précédemment de 4 pièges/hectare.
* confusion olfactive & palmeraies virtuelles
Il s’agit d’une approche consistant à créer des leurres, cad à faire croire au ravageur l’existence d’une palmeraie à proximité de celles existantes. Elle est absente de la bibliographie, probablement du fait que ce procédé n’est pas très pertinent dans des zones de plantations denses de palmiers. Elle pourrait par contre être tout à fait adaptée à des palmeraies ornementales urbaines. Les données empiriques mentionnées ci-dessus laissent toutefois penser qu’il faudrait installer ce type de leurre à au moins 50 mètres des plantations de palmiers existantes.
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2. TECHNIQUES & PRODUITS (ATTRACTIFS & PIEGES)
Les principaux types de pièges commercialisés semblent désormais correspondre à des critères assez bien définis, forme pyramidale et couleur sombre. L’efficacité de la forme pyramidale relève vraisemblablement de son aptitude à empêcher le charançon de s’évader du piège. Les données relatives à l’effet de la couleur sur les captures sembleraient ressortir du fait que les pièges noirs/sombres sont plus efficaces que les pièges colorés (le charançon ne percevant pas les couleurs mais les contrastes). Le positionnement au voisinage du sol serait par ailleurs plus pertinent suite à la propension du ravageur à se déplacer à ce niveau.
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Le piégeage massif rencontre des limites dues à l’importance de la maintenance, les pièges devant être relevés et vidés régulièrement du fait qu’ils sont généralement remplis d’eau destinée à noyer les insectes capturés. Ce problème a conduit à mettre au point plusieurs solutions alternatives:
* l’utilisation d’huile végétale, de paraffine ou de liquide vaisselle, qui permettent aussi une plus longue autonomie par forte chaleur,
* le piégeage appelé “attract and kill” qui consiste dans un appât composé de phéromone et insecticide, placé sous la forme d’une pâte sur le tronc des palmiers (on peut aussi le déposer dans un piège où il n’est pas nécessaire de mettre de l’eau ou un liquide alternatif).
* le piégeage dit “à sec” qui représente une autre solution très intéressante en matière de simplification de la maintenance.
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D’autres techniques de piégeage alternatif sont souvent mentionnées mais peu documentées:
* sous la dénomination “push & pull”, l’utilisation parallèle de répulsifs pourrait grandement renforcer l’intérêt du piégeage massif. Il s’agit là d’un domaine peu documenté, en termes d’évaluations d’ordre expérimental.
* les pièges dits intelligents (“smart traps”), relèvent des techniques de lutte intégrée informatisée, en permettant notamment le comptage automatique des captures et la validation des stratégies de lutte.
* les pièges dits “infestants” reposent sur la présence de champignons entomopathogènes, qui vont permettre de relâcher des insectes destinés à contaminer leurs congénères. Leur intérêt est renforcé par la mise récente sur le marché de plusieurs souches de ces champignons.
* le piège électrique du type piège à moustiques, qui provoque la mort instantanée de l’insecte capturé sans faire appel à des pesticides limitant radicalement toute maintenance, ne semble pas faire pour le moment l’objet de commercialisation.
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3. BIBLIOGRAPHIE
Ci-dessous quelques articles relatifs à la densité optimale de pièges recensés dans notre bibliographie en ligne du piégeage consultable ici : listephoenix.com/?page_id=8659
*NAVARRO-LLOPIS et alii 2018. Improvements in Rhynchophorus ferrugineus (Coleoptera: Dryophthoridae) Trapping Systems. Aspects such as the use of co-attractants (molasses) and trap placement are still not well defined and standardized. Our results showed that captures increased when molasses were added at 15% to the water contained in the trap and that a thin layer of oil, created by adding 2–3% of paraffinic oil to water, was able to effectively reduce evaporation and prolong trap servicing periods. Moreover, 3.5-fold more weevils were captured when placing five traps instead of one at the same trapping point.
*DHOUIBI, NCIB 2016 Effect of Color Trap, Density and Pheromone Capsule Types on the Trapping Efficacy for the Red Palm Weevil (Rhynchophorus ferrugineus). The aim of this study is to evaluate trap density.Various trap densities were carried out ranging from 1 to 8 traps/ha. Therefore, from all dates, the mean captures were as follows: only 1.3532 when 2 traps are installed on a hectare and respectively 2.5536, 2.9101 and 2.8482 for the 4, 6 and 8 traps densities.
*VIDYASAGAR et alii 2016 Efficiency of optimal pheromone trap density in management of red palm weevil, Rhynchophorus ferrugineus Olivier. As the viability of pheromone trapping system depends on the optimum trapping density, field experiments were conducted in two locations of Eastern Province of Saudi Arabia. The efficiency of four pheromone trap densities viz., 1, 2, 4 and 8 traps/ha, were evaluated. The treatment with 1 trap/ha captured an average 10.0 weevils as compared to 61.5 weevils in 8 traps/ha, while at Al Qatif experiment an average of 5.0 and 49.8 weevils were captured in 1 trap and 8 traps/ha respectively in 10 weeks. In other words 2 traps/ha is necessary to optimize the capture rate and drastically reduce weevil population and new infestations.
*HAMIDI et alii 2013. Piegeage olfactif du charançon rouge du palmier. Bases, bonnes pratiques, limites et perspectives. Les captures sont le fruit de l’intégration d’informations multi-sensorielles sans que la contribution de chacune puisse être déterminée. Nous avons montré lors d’un piégeage ‘selon les règles de l’art’ sur ~200 ha que les dattiers non protégés par insecticide présents dans un rayon de 20 à 25 m autour des pièges subissaient des attaques supérieures aux palmiers plus éloignés.
*FALEIRO et alii 2011. Pheromone trap density to mass trap Rhynchophorus ferrugineus (Coleoptera Curculionidae Rhynchophoridae Dryophthoridae) in date plantations. The present study aimed at as certaining the density at which pheromone traps should be set in the field to mass trap adult R. ferrugineus. Our findings indicate that in plantations with low weevil activity and 1% infested palms, a trap density of 1 trap/ha is sufficient. In plantations where infestation levels are 1%, 10 traps/ha recorded the best weevil captures. However, in area-wide mass trapping programmes, the pest could be effectively mass trapped at 4–7 traps/ha depending on the resources available.
REVUE DE PRESSE PACA
Les Communautés d’Agglomération d’Antibes (CASA) et de Frejus (CAVEM) viennent de démarrer une opération de distribution de 500 pièges à charançon rouge sur le territoire de leurs Communautés.
En savoir plus sur la campagne de piégeage à Antibes : lagglo-de-sophia-antipolis-va-distribuer-500-pieges-gratuits
En savoir plus sur la campagne de piégeage à Frejus: propalmes83
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4.ANNEXE. COMPARATIF DES PRIX PIEGE + PHEROMONE
Cette évaluation des pièges et des attractifs concerne les 4 types de pièges commercialisés en Europe (nous n’avons pas mentionné deux autres modèles du type seau aménagé, car ce genre de piège ne semble plus d’actualité). Cette évaluation a été mise à jour en avril 2018. SYNTHESE DES TARIFS RELEVES *PITFALL = 29.90 *PALMATRAP = 35.00 *SNP = 37.00 *RHYNCHOPRO = 39.90 *DECAMP = 42.00.

 

LUTTE CHIMIQUE

LES TECHNIQUES DE LA LUTTE CHIMIQUE
SOMMAIRE
1. Analyse des risques (Hazard analysis)
2. L’assainissement mécanique
3. L’assainissement chimique

La lutte chimique a été systématiquement adoptée à titre préventif dans les stratégies européennes, sous deux modalités : l’aspersion de pesticides au niveau de la partie sommitale des palmiers et l’injection de ces mêmes pesticides à l’intérieur du stipe. Les techniques d’aspersions d’insecticides chimiques rencontrent plusieurs obstacles. Le principal réside dans la faible persistance des produits, ce qui peut conduire à renouveler les aspersions tous les mois pour des palmiers très sensibles comme le Phoenix canariensis. Ces produits peuvent par ailleurs impacter de nombreuses espèces animales, sans parler des opérateurs qui les appliquent et de la population notamment en milieu urbain.
1. ANALYSE DES RISQUES (HAZARD ANALYSIS)
Un grand désordre règne dans le domaine phytosanitaire en matière règlementaire, qu’il s’agisse de la variation des produits autorisés d’un pays à l’autre ou encore des conditions d’accès à ces mêmes produits.  Il existe pourtant un standard d’évaluation de la dangerosité des pesticides, nommé Quebec Risk Indicator=IRPeQ. Cet index repose sur une base de données internationale. Il croise 2 types d’impacts, sur la santé (Health Risk Index=HRI) et sur l’environnement (Environmental Risk Index=ERI). En Europe, ces impacts sont par contre évalués dans les fiches de données de sécurité (FDS), et il n’existe pas à notre connaissance un comparatif entre les produits équivalent au Quebec Risk Indicator. Les résultats Canadiens sont assez surprenants puisque ce serait par exemple l’Actara qui présenterait le plus bas taux de risque pour la santé tandis que le Confidor présenterait le taux le plus élevé de risque pour l’environnement (Source : Assessing the impact of insecticides use against the red palm weevil (Rhynchophorus ferrugineus) using the Quebec risk indicator (IRPeQ). Chihaoui S., Chaabene H., Abbes K., Bouaggaa A., Nasr N., Chermiti B. – Institut National Agronomique de Tunis, Tunisia.)
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*Les techniques d’aspersions d’insecticides chimiques ont montré une réelle efficacité, en matière de lutte préventive. De nombreux propriétaires (publics et privés) traitent ainsi avec succès leurs palmiers de cette manière, en respectant un minimum de règles de sécurité. Techniquement, l’aspersion demeure donc une méthode efficace. D’autant qu’elle peut être réalisée à de moindres frais en utilisant une lance d’arrosage télescopique couplée à une moto-pompe, ou une installation à demeure de tubes fixes. Afin d’éviter la dispersion des produits dans l’environnement, il est conseillé de procéder à une diffusion lente par arrosage au sommet de l’arbre, plutôt qu’à une pulvérisation.
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*L’impact des pesticides sur l’environnement et sur la santé est un problème majeur en ce qui concerne les palmeraies de production fruitière (relativement à la présence de résidus de pesticides dans les dattes) ainsi que dans les palmeraies ornementales en milieu urbain. En ce qui concerne les palmeraies ornementales en France, l’emploi de pesticides en aspersion est désormais interdit.
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* La lutte chimique pose par ailleurs le problème de la possible apparition de résistances aux insecticides chez les populations de ravageurs. A ce niveau, on peut envisager d’alterner les substances employées, qui appartiennent à 5 grandes familles.
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*Des problèmes de phyto-toxicité peuvent aussi apparaitre chez les palmiers traités, notamment en cas de non-respect des doses utilisées. Les gestionnaires de palmeraies et les laboratoires de recherche possèdent en ce domaine une réelle expertise, qu’il serait utile d’évaluer et de divulguer.
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Ci-dessous une liste indicative des principales formulations existantes (Source: Victoria Soroker – Palm Protect).
rhynchophorus ferrugineus
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2. L’ASSAINISSEMENT MECANIQUE
Cette méthode de cure des palmiers infestés permet l’éradication du foyer d’infestation tout en offrant une chance de survie à l’arbre. Il s’agit d’une taille sévère, qui conduit généralement à l’ablation de l’ensemble de la couronne foliaire. Ce genre de taille fait toutefois partie des techniques traditionnelles de culture de Phoenix canariensis pratiquées dans son habitat naturel, les îles Canaries, afin de pouvoir exploiter la sève de l’arbre, laquelle est ensuite transformée en miel. En ce qui concerne les palmeraies de dattiers, des pratiques similaires sont connues dans les oasis pour la production de vin de palme. Il est établi que ces pratiques séculaires n’affectent pas la survie de l’arbre. L’assainissement mécanique rencontre cependant d’autres écueils, dont son coût élevé difficilement supportable pour les petits propriétaires et le fait que chez Phoenix dactylifera l’infestation se fait souvent à la base du stipe. Lorsque l’infestation a atteint un stade trop généralisé, l’assainissement rencontre par ailleurs ses limites, en l’occurrence une forte probabilité de ré-infestation et d’attaques fongiques. Il est nécessaire pour ces raisons de procéder ensuite à un double traitement, insecticide et antifongique.
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En savoir plus

Video FR 3 : mise en oeuvre de la technique d’assainissement dans la région PACA (INRA)
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3. L’ASSAINISSEMENT CHIMIQUE
Les avancées de la recherche en matière de lutte chimique offrent de nouvelles perspectives pour les palmeraies ornementales, avec l’injection d’insecticides dont la permanence est longue (plusieurs mois). Les insecticides chimiques peuvent ainsi être injectés dans le stipe du palmier, afin qu’ils soient véhiculés par la sève en direction du sommet de la plante. Ce procédé a de plus un faible impact sur l’environnement (l’insecticide restant confiné dans le stipe). Il est particulièrement intéressant au niveau d’une palmeraie récemment infestée, car il permet d’assainir les palmiers en atteignant directement les larves. Il s’agit donc d’une technique préventive. Du fait des blessures qu’elle cause, l’injection est en effet limitée dans le temps. L’idéal serait de ne la pratiquer qu’une ou deux fois et de la compléter ensuite par des traitements d’insecticides par aspersion, et surtout par l’adoption d’une Stratégie de Lutte Intégrée (IPM). Les principaux pesticides qui ont été évalués et autorisés pour cet usage (en Europe et au Maghreb) sont actuellement ceux proposés par la firme Syngenta (voir ci-dessous). D’autres substances sont toutefois utilisées dans divers pays, et leurs résultats mériteraient eux aussi d’être analysés comparativement.
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EN SAVOIR PLUS
* Les solutions Syngenta contre les ravageurs des palmiers
Les trois substances mises sur le marché par Syngenta relèvent de protocoles qui diffèrent en fonction des pays concernés, avec des tarifs eux aussi très diversifiés. Leur efficacité n’a pas encore fait l’objet d’une réelle évaluation.
TUNISIELogo Actara Cet insecticide multicultures est destiné au traitement des parties aériennes dans la lutte contre les insectes piqueurs suceurs des pommiers, de la pomme de terre, des cultures légumières, du tabac et des PPAMC non alimentaires. Il est aussi destiné à la lutte contre le doryphore sur aubergine, pommes de terre et tomate.
ACTARA est un produit largement commercialisé en Italie, où l’injection est par ailleurs une technique courante. Sa substance active (thiamethoxam) possède une rémanence de plusieurs mois et se diffuse dans le palmier, selon les chercheurs de l’INRA qui l’ont employé récemment à grande échelle à Tunis en 2014. L’injection se fait au moyen de 2 à 4 trous (de 20 à 30 centimètres de profondeur) pratiqués à hauteur d’homme avec une inclinaison vers le bas de 45°. Un injecteur (une simple seringue dite de gavage) est enfoncé dans le trou au moyen d’un marteau ou d’un maillet, puis rempli d’une solution de 2,5g de produit dilués dans 10 cl d’eau. Cette technique d’injection est d’un coût réduit (quelques euros par palmier).
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VERTIMEC
Lien vers la présentation de la société GEA : cersaa.it Cet insecticide est largement employé pour la lutte contre les acariens de la courgette, des pommiers, poiriers, fraisier, rosier ou encore contre la mineuse des agrumes et de la tomate.
La substance active du Vertimec est l’Abamectin (ou Avermectin), injectée en dillution (50-100 mL/hL d’eau) pendant la saison de vol des charançons.  Elle est diffusée en Italie depuis 2013 par la Société GEA qui préconise le système espagnol SOSPALM. Il s’agit de l’installation de canules introduites à demeure dans le stipe. Le traitement est mensuel, en alternance avec le Kohinor Plus (Makhteshim Agan – Italia), un mélange à base de ciflutrin et d’imidaclopride, ainsi que des aspersions à la fin du printemps et au début de l’automne.
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FRANCE
REVIVE
L’injection est autorisée en France depuis janvier 2014, avec la mise sur le marché du REVIVE. Il s’agit d’une substance dont la rémanence est elle aussi de plusieurs mois, l’Emamectine benzoate. L’injection se fait au moyen de 2 à 4 trous, de 15 à 30 centimètres de profondeur (mais ne représentant pas plus d’un tiers du diamètre du stipe) pratiqués généralement à hauteur d’homme (mais jamais à moins de 50 cm de la base de la couronne). 50 ml de produit sont répartis entre les différents trous.
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Rapport de l’Anses sur l’expérimentation en cours en Région PACA:  Cavem 2017
*THOMAS R. 2013. L’anatomie des palmiers et les techniques d’endothérapie. Quelles conséquences physiologiques? In: AFPP, Colloque méditerranéen sur les ravageurs des palmiers, Nice –16, 17 et 18 janvier 2013. 
*Une alternative à la perforation : l’effet Venturi. Cette technique d’injection est développée depuis 2013 par l’Université de Padoue (Italie). L’injecteur est introduit par percussion entre les fibres. Voir la video: Venturi. Lien vers la présentation scientifique: www.ncbi.nlm.nih.gov
*Injection en mode permanent: le procédé SOS PALM Cette méthode d’injection est largement diffusée en Espagne et en Italie, sans avoir été réellement évaluée en termes d’efficacité. Site web italien: www.geasnc.eu

 

BIOCONTROLE

BIO CONTROLE DES RAVAGEURS DES PALMIERS.
SOMMAIRE
1.Beauveria bassiana
2.Nématodes
3.Autres méthodes de lutte biologique
Annexe: Tableau simplifié des antagonistes de Rhynchophorus sp
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En ce qui concerne le bio contrôle, les recherches en cours sont  nombreuses et prometteuses. La riche panoplie offerte par la lutte biologique n’a cependant pas fait l’objet de financements à la hauteur des enjeux. Les stratégies retenues en Europe sont ainsi largement dominées par l’emploi de pesticides connus de longue date pour d’autres usages. Seuls deux produits de lutte biologique sont actuellement commercialisés, les nématodes et les champignons entomopathogènes. Dans leur environnement d’origine, les ravageurs rencontrent des antagonistes qui limitent leur propagation. Ils se répartissent en 8 familles: les virus, les bactéries, les champignons, les levures, les nématodes, les acariens, les insectes et les vertébrés. D’autres méthodes de lutte pourraient aussi intervenir au niveau du métabolisme ou même des caractères génétiques des espèces concernées. Des travaux similaires, relatifs aux ravageurs sud-américains Paysandia archon et Rhynchophorus palmarum, mériteraient eux aussi de prendre place dans les recherches relatives à la Lutte Intégrée.
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Video : les principes de l’écologie chimique (Brigitte Frerot – INRA)

1 BEAUVERIA BASSIANA
Beauveria bassiana (Bals.-Criv.) Vuill. (1912): Le genre Cordyceps comprend de nombreuses espèces parasites des insectes. Beauveria bassiana est un champignon cosmopolite, qui parasite les insectes volants (les insectes du sol étant résistants), et provoque la maladie appelée muscadine. Les spores du champignon se développent dans l’insecte jusqu’à la mort de celui-ci. Ensuite le mycélium se développe à l’extérieur du cadavre. Sur notre territoire, ce sont surtout les larves de doryphores, charançons et hannetons qui sont affectées par les Beauveria. La pyrale du maïs dans le Bassin Parisien ainsi que les tordeuses de la vigne et des arbres fruitiers sont aussi sensibles à ce type de champignon. Beauveria bassiana possède donc un spectre très large de cibles. Source: ephytia.inra.fr
Phylogénétique. Ce champignon est plus particulièrement utilisé contre les charançons dans les bananeraies et plus récemment dans les palmeraies. Il existe en fait de nombreuses souches de Beauveria, dont plusieurs dizaines ont été récoltées du Pakistan à l’Espagne en passant par la Syrie. Une partie de ces souches proviennent de cadavres d’insectes et d’autres de palmier sains. Une grande confusion et de fortes divergences existent à propos de leur efficacité, qu’il s’agisse de leur caractère plus ou moins sélectif, de leur taux de succès ou de leur fragilité par rapport aux températures élevées et au degré d’humidité faible. Il est regrettable qu’un arbre phylogénétique ne soit pas synthétisé et mis en ligne par un organisme indépendant.
Commercialisation. Deux souches sont actuellement commercialisées en Europe, celle développée en Espagne par l’Université d’Alicante (Bb 203 actuellement commercialisées par la firme Glen Biotech) et celle développée en France par la firme Arysta-Vegetech (Bb 111). Ces champignons peuvent être dispersés comme les autres produits de lutte par l’emploi de cannes télescopiques, mais aussi par drones (techniquement parlant du moins l’épandage de produits phytosanitaires étant généralement règlementé). La firme espagnole préconise 3 applications par an, la firme française 7 applications, soit des doses allant de 3 à 5 kilos par an et par palmier. Les taux d’efficacité étant inférieurs à 100%, les deux firmes conseillent par ailleurs des traitements complémentaires, soit biologiques, soit chimiques.
Bibliographie. Seule la souche espagnole Bb 203 a fait l’objet de publications dans des revues scientifiques à ce jour (2018) par les chercheurs de l’Université d’Alicante :
*LOPEZ-LLORCA L.V. 2017. Role of B. bassiana on Plant Defence, Biocontrol and Insect Behaviour modification. 29-31 March 2017, Italy, High-Level Meeting on Red Palm Weevil Management. Link fao.org
*JALINAS et alii 2015. Acoustic Assessment of Beauveria bassiana (Hypocreales Clavicipitaceae) Effects on Rhynchophorus ferrugineus (Coleoptera Dryophthoridae) Larval Activity and Mortality. Link: researchgate
*RICAÑO J., GÜERRI-AGULLÓ B., M.J. SERNA-SARRIÁS, RUBIO-LLORCA G., ASENSIO L., BARRANCO P., LOPEZ-LLORCA L. V. 2013. Evaluation of the pathogenicity of multiple isolates of Beauveria Bassiana (hypocreales clavicipitaceae) on rhynchophorus ferrugineus (coleoptera dryophthoridae) for the assessment of a solid formulation under simulatedfield conditions.  Link: imem.ua.es
*GUERRI-AGULLO B., R. LOPEZ-FOLLANA, L. ASENSIO, P. BARRANCO, L. V. LOPEZ-LLORCA 2011. Use of a Solid Formulation of Beauveria bassiana for Biocontrol of the Red Palm Weevil under fiel conditions in Spain.  Link: journals.fcla.edu
*GUERRI-AGULLO B., S. GOMEZ-VIDAL, L. ASENSIO, P. BARRANCO, L.V. LOPEZ-LLORCA 2010. Infection of the Red Palm Weevil (Rhynchophorus ferrugineus) by the Entomopathogenic Fungus Beauveria bassiana. Link: imem.ua.es
Voir aussi la thèse de JALINAS 2016. Evaluating Beauveria bassiana on Red Palm Weevil Management and Behaviour with accoustic and GIS.Thesis. Un. of Alicante. Spain. Link: tesis_johari_bin_jalinas.pdf
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2 NEMATODES
En vente libre en jardinerie ou sur Internet depuis 2009, ce produit (relativement) bon marché s’applique par un simple arrosage de la partie sommitale. La période d’application va de mars à novembre, du fait que la température interne du palmier doit être comprise entre 12°C et 35°C, durant le mois qui suit la pulvérisation. Il est par ailleurs conseillé, avant et après l’application, d’arroser le feuillage du palmier, afin de maintenir un taux d’humidité constant. En été, il est obligatoire de procéder à un traitement chimique. Les nématodes doivent être conservés au froid jusqu’à leur utilisation (entre 8 et 12°). Le produit est dilué dans de l’eau et peut être appliqué facilement grâce à une simple lance d’arrosage. Il est pulvérisé sur la partie supérieure de l’arbre, en insistant plus particulièrement sur la partie haute. Il faut agiter continuellement le mélange afin d’éviter que les nématodes se déposent au fond. L’opération doit être répétée au moins une fois par mois. A titre indicatif, il faut une dose moyenne allant de 10 à 25 M par palmier, diluée dans 10 à 20 litres d’eau.
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3 AUTRES METHODES DE LUTTE BIOLOGIQUE
* Tachinidae (tachinaires)
Cette grande famille de mouches regroupe plus de 10 000 espèces. Les larves sont des parasites d’insectes, d’arthropodes ou d’autres animaux. La femelle dépose ses œufs (un ou plusieurs) sur, à l’intérieur ou encore dans l’environnement de l’hôte. La larve se développe généralement à l’intérieur de celui-ci.
Biblio Rhynchophorus palmarum
MOURA J I L., TOMA R, SGRILLO R B., DELABIE J.H.C. 2006. Natural Efficiency of Parasitism by Billaea rhynchophorae (Blanchard) (Diptera: Tachinidae) for the Control of Rhynchophorus palmarum (L.) (Coleoptera:  Curculionidae). Link : www.scielo.br
MOURA J I L., MARIAU D., DELABIE J.H.C. 1993. Eficiência de Paratheresia menezesi. Townsend (Diptera: Tachinidae) no controle biolôgico natural de. Rhynchophorus palmarum (L.) (Coleoptera: Curculionidae). Link: www.ceplac.gov.br
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*Lutte autocide
Dite aussi lutte par «mâles stériles» (Sterile Insect Technique=SIT ou encore Incompatibilty Insect Technique=IIT), la lutte autocide consiste à introduire de manière massive des populations de mâles rendus stériles par divers procédés qui vont entrer en compétition avec les mâles naturellement fertiles. La population naturelle d’une espèce peut en effet être considérablement réduite, parfois jusqu’à extinction totale, lorsqu’un facteur de réduction est appliqué uniformément et constamment même à un degré relativement bas. A condition de prévoir un certain rapport entre population de mâles stériles/mâles fertiles, on arrive en quelques générations à réduire très sensiblement ou même à éradiquer la population des prédateurs. La stérilisation peut être obtenue par irradiation ou par alimentation avec des substances spéciales chimiostérilisantes dont le type est l’apholate. Cette méthode de réduction de populations de ravageurs s’est révélée efficace dans plusieurs pays pour lutter notamment contre la mouche méditerranéenne des fruits Ceratitis capitata, (Wied.), ou bien contre la mouche de l’oignon Delia antiqua. Une des limitations de cette méthode est la fréquente impossibilité d’opérer sur des populations à faible pouvoir de dispersion et à aire relativement limitée.
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*ANNEXE: Tableau simplifié des antagonistes de Rhynchophorus sp
Groupe
Genre
Espèce
Rhynch Sp
Virus
Cypovirus
sp.
ferrugineus        
Bactéries
Bacillus
laterosporus         
ferrugineus        
megaterium
ferrugineus        
sphaericus
ferrugineus        
thuringiensis
ferrugineus        
Pseudomonas
aeruginosa
ferrugineus        
Serratia
marcescens
ferrugineus        
Champignons
Aspergillus
sp.
ferrugineus        
Beauveria
bassiana
ferrugineus        
Fusarium
sp.
ferrugineus        
Metarhizium
anisopliae
ferrugineus        
pingshaense
ferrugineus        
Penicillium
sp.
ferrugineus        
Trichothecium
sp.
ferrugineus        
Levures
ferrugineus        
Nématodes
Heterorhabditis
bacteriophora
ferrugineus        
indica
ferrugineus        
Praecocilenchus
rhaphidophorus
bilineatus
ferruginophorus
ferrugineus        
Steinernema
abbasi
ferrugineus        
glaseri
ferrugineus        
Acariens
Aegyptus
alhassa
ferrugineus        
rynchophorus
ferrugineus        
zaheri
ferrugineus        
Fascuropoda
marginata
ferrugineus        
Hypoaspis
sardoa
ferrugineus        
Iphidosoma
sp.
ferrugineus        
Parasitis
zaheri
ferrugineus        
Rhynchopolipus
rhynchophori
ferrugineus        
brachycephalus
phoenicis
swiftae
ferrugineus        
Insectes
Anisolabis
maritima
ferrugineus        
Chelisoches
morio
ferrugineus        
Euborellia
annulipes
ferrugineus        
Platymeris
laevicollis
ferrugineus        
Xylocorus
galactinus
ferrugineus        
Xanthopygus
cognatus
palmarum
Sarcophaga
fuscicauda
ferrugineus        
Billea
rhynchoporae
palmarum
maritima
ferrugineus        
menezesi
palmarum
Megaselia
scalaris
ferrugineus        
Scolia
erratica
ferrugineus        
Vertébrés
Centropus
sinensis
Dendrocitta
vagabunda
parvula
Pica
pica
Apodemus
sylvaticus
Rattus
rattus
Tableau extrait de : MAZZA et alii 2014. An overview on the natural enemies of Rhynchophorus palm weevils, with focus on R. ferrugineus. Link :  http://www.researchgate.net/
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TECHNIQUES DISPONIBLES
En ce qui concerne le matériel nécessaire à une application d’insecticides (chimiques ou biologiques) sur palmiers, une lance d’arrosage télescopique, qui permet de traiter jusqu’à 10 mètres de hauteur, coûte environ 200 euros, auxquels s’ajoute l’acquisition d’une pompe motorisée. A la différence des pesticides, les champignons peuvent être dispersés par drones, techniquement parlant. Plusieurs firmes proposent actuellement ce genre de matériel, qui va d’une dizaine à une vingtaine de litres ou kilos pour des prix tournant autour de 20000 euros. Au niveau règlementaire, il est difficile par contre de savoir s’il s’agit ou non d’épandage soumis à règlementation.

 

BORDIGHERA

JARDIN EXPERIMENTAL PHOENIX (BORDIGHERA – ITALY) : EXEMPLE DE STRATEGIE DE LUTTE INTEGREE CONTRE LE CHARANCON ROUGE
SOMMAIRE
1. Evaluation du niveau d’infestation au niveau du territoire
2. Gestion des déchets de taille
3. Contrôle des populations
4. Détection visuelle
5. Traitements préventifs
Le Jardin expérimental Phoenix renferme environ 300 palmiers dattiers, dont 75 de grande taille, le reste se composant de rejets poussant à la base des stipes. La gestion du Jardin est depuis 2009 du type Gestion Biologique Intégrée. La diversification des cibles du ravageur en direction de ce palmier a conduit à mettre en place en 2015 une stratégie de lutte intégrée (Integrated Pest Management).
1. EVALUATION DU NIVEAU D’INFESTATION AU NIVEAU DU TERRITOIRE
Objectif : adapter la stratégie de lutte à l’intensité des attaques
Echantillon observé : 700 palmiers de grande taille sur le territoire communal
Résultat : taux d’infestation de puis 3 ans stable à 1% annuel
Illustration : la cartographie de l’infestation est un élément important de la Stratégie de Lutte Intégrée. Ici notre carte interactive du suivi de l’infestation de P. dactylifera à Bordighera (Italie) de 2015 à 2017. Cette carte, qui porte sur un millier de spécimens, fait état d’un taux d’infestation faible, soit 1% de l’échantillon. Nous avons dès lors mis en place une stratégie de lutte intégrée.
2. GESTION DES DECHETS DE TAILLE
Objectif : éviter les blessures susceptibles d’attirer le ravageur
Technique
*Pas de taille de feuilles vertes (en cas de nécessité : application de mastic)
*Mise en quarantaine des stipes de palmiers abattus
3. CONTROLE DES POPULATIONS
Objectifs : surveillance des vols et pression sur les populations
Technique : mise en place de pièges à phéromones
Résultats : captures stables tout au long de l’année, sans pic notable du type Phoenix canariensis
4. DETECTION VISUELLE
Objectif : détection précoce des infestations sur les grands palmiers
Technique : observation visuelle du feuillage tous les trois mois
5. TRAITEMENTS PREVENTIFS
Objectif : interventions précoces sur les infestations
Techniques : nématodes au niveau des rejets et injections en cas de suspicions au niveau des stipes

 
 

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