Bonjour et bonne année 2025. Notre site évolue de même que nos activités. Nous avons notamment renouvelé nos collaborations relatives à la sociologie des cultures d’entreprises et des identités professionnelles, en relation avec le monde de l’industrie. Nous avons aussi élaboré des itinéraires patrimoniaux de visites en collaboration avec diverses associations, institutions et professionnels du tourisme. Ces itinéraires portent sur les thèmes de la villégiature touristique, de l’art et de l’artisanat, des jardins et des paysages et du patrimoine industriel. Nous poursuivons par ailleurs nos collaborations euro-méditerranéennes, avec des jardins botaniques et divers instituts de recherche, autour de thèmes qui touchent à la fois au patrimoine et à l’écologie. Si nos initiatives vous intéressent, vous pouvez nous joindre (par mail ou par téléphone) sur notre page d’accueil: bioarchive.listephoenix Bonne lecture, Robert Castellana
NOS PROJETS POUR 2025 : écosystèmes oasiens et réchauffement climatique. Avec ses palmiers, le monde oasien est l’une des principales sources de l’imagerie orientalisante qui a vu le jour à la fin du 19ème siècle. Mais le monde oasien n’est pas seulement un paysage. Il s’agit aussi d’un écosystème fragile et menacé, qui présente un grand intérêt à la fois écologique, économique et patrimonial. Nous allons travailler cette année à mettre à jour et à développer plus largement les pages web actuelles de notre site.
Le Dies palmarum en Egypte. Photographie de Naguy El Raheb
Notre focus de 2024: le Dies palmarum et l’introduction des palmiers en Europe. Les plantes occupent une place importante dans les textes bibliques et parmi elles le palmier-dattier (Phoenix dactylifera) qui fait partie des principaux rites chrétiens orientaux, copte, byzantin, arménien, chaldéen, syrien ou maronite. Cette tradition remonte à la mention dans les Évangiles de l’entrée du Christ à Jérusalem. Le Dies Palmarum (Office des Palmes ou Dimanche des Rameaux) est ainsi célébré depuis le 4ème siècle à Jérusalem et en Egypte par les églises chrétiennes. L’introduction de l’imagerie du palmier en Occident, où cet arbre était alors inconnu, remonte à l’époque où le monachisme et l’érémitisme se développèrent dans les déserts et les oasis du Moyen-Orient. Les palmiers, qui participaient du quotidien des moines, étaient en effet largement représentés dans les monastères. Ces mêmes monastères allaient être par la suite à l’origine de évangélisation de l’Europe, avec notamment l’installation d‘ermites orientaux sur la côte ligure, Sant’Ampelio à Bordighera et surtout Saint Honorat à Cannes, sur l’île de Lérins dont le rayonnement s’étendra jusqu’à l’Irlande. Les légendes relatives aux moines de Lérins et de Bordighera font explicitement allusion à la présence du palmier, qui devient vite incontournable dans l’iconographie chrétienne en Occident. On le retrouve dés lors dans l’architecture des églises et dans leur décoration, en tant qu’attribut des saints orientaux mais aussi des martyrs chrétiens. Le palmier va ainsi posséder dans l’Occident chrétien une connotation hautement exotique, celle d’un emblème de la Terre Sainte. Elle ressort plus particulièrement de la célébration du Dimanche des Palmes, le Dies Palmarum, qui inaugure la Semaine Sainte. Les moines et les moniales lui donneront une dimension de catéchisme populaire avec la diffusion de la tradition des feuilles de palmes tressées qui s’étend de nos jours à l’ensemble du monde chrétien. Mais au-delà de l’imagerie exotique et/ou religieuse, l’histoire du Dies Palmarum est aussi celle de l’introduction et de la diffusion d’une plante, avec la fondation des deux palmeraies médiévales d’Elche en Espagne et de Bordighera en Italie. Lien