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COLLOQUE MONACO 2016

MONACO 2016
C’est dans un contexte extrêmement préoccupant d’atteinte à la biodiversité, que les principaux jardins botaniques et historiques de la Riviera, en France et en Italie, ont présenté pour la seconde année les résultats de leurs stratégies de lutte contre les ravageurs des palmiers, à l’invitation de la Principauté de Monaco. Cette réunion de travail portait sur l’actualité de la stratégie dite de Lutte Intégrée (Integrated Pest Management = IPM). Outre les jardins botaniques, cette rencontre a rassemblé de nombreux acteurs du secteur. Les divers intervenants ont fait le point sur l’harmonisation de leurs protocoles de lutte, les perspectives qu’ouvrent les recherches en cours et les nouvelles menaces qui pèsent sur les populations de palmiers.

Archive (Compte-rendu de la réunion de 2015 et de l’intervention de Victoria Soroker) CR Monaco 2015

Pdf : http://www.listephoenix.com/wp-content/uploads/2022/11/2016-CR-1-5-MONACO.pdf

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1. COMPTE-RENDU DE LA STRATEGIE DE LUTTE INTEGREE DANS LES JARDINS BOTANIQUES DE LA RIVIERA FRANCO-ITALIENNE
A l’invitation de la Principauté de Monaco, les principaux jardins botaniques et historiques de la Riviera, en France et en Italie, ont présenté pour la seconde année les résultats de leurs stratégies de lutte contre les ravageurs des palmiers. Cette réunion visait aussi à mettre en évidence la dimension patrimoniale des collections de palmiers de ces jardins. Il s’agit en effet de l’histoire de l’acclimatation, qui remonte ici à la fin du moyen-âge. Elle a donné lieu à des paysages emblématiques à forte valeur touristique ajoutée, ainsi qu’à une riche biodiversité. Les collections de palmiers des jardins botaniques représentent 130 espèces et une trentaine de genres. En charge de la conservation de ce patrimoine, les jardins ont souhaité se positionner à cette occasion comme des acteurs centraux, jusqu’à présent oubliés, dans les stratégies de lutte actuelles contre les ravageurs des palmiers.
2. BIOCONTROLE DE PAYSANDISIA ARCHON: RECHERCHES EN COURS
Importé d’Argentine il y a une dizaine d’années, le papillon Paysandisia archon a détruit les plantations de Trachycharpus de la région Languedoc Roussillon et s’est largement installé depuis sur les populations de palmiers du littoral azuréen dans son ensemble. On le voit désormais en grande quantité dans les plantations de Chamaerops humilis, le seul palmier autochtone en Méditerranée occidentale. Outre la perte de biodiversité qu’entrainerait la disparition de ces populations, le ravageur s’attaque à une grande diversité de palmiers, lesquels peuvent dès lors devenir la cible du charançon rouge (Rhynchophorus ferrugineus). Les perspectives du bio-contrôle font l’objet de ce compte-rendu, avec la conférence d’Elisabeth Tabone (INRA-ANTIBES) et les recherches actuellement menées par l’INRA-VERSAILLES.
3. TRANSFERT DE RHYNCHOPHORUS FERRUGINEUS SUR PHOENIX DACTYLIFERA: EVALUATION DU RISQUE
Le Jardin Expérimental Phoenix est le dernier des jardins de palmiers dattiers de la palmeraie historique de Bordighera (Italie). Il remonte à la fin du moyen-âge. Ce jardin patrimonial est aujourd’hui menacé de disparition, comme l’ensemble de la palmeraie historique, suite aux attaques récentes du ravageur Rhynchophorus ferrugineus (charançon rouge en français, punteruolo rosso en italien). Avec la raréfaction de sa cible favorite, le palmier des Canaries (Phoenix canariensis), le ravageur se transfère en effet désormais vers les autres ressources de palmiers disponibles et notamment le palmier dattier (Phoenix dactylifera), entrainant un risque de chute des spécimens infestés. Ce problème se conjugue au vieillissement des plantations urbaines et concerne plusieurs viles de la Côte d’Azur. La présentation a plus particulièrement abordé la question de la détection précoce des spécimens infestés.
4. LUTTE PAR PIEGEAGE CONTRE LE CHARANCON DU PALMIER: ETAT DES LIEUX
5 des principaux jardins botaniques de la Riviera franco-italienne ont mis en place à ce jour une stratégie de piégeage, soit: le Parc National de Port-Cros, le Jardin Thuret pour l’Institut National de la Recherche Agronomique, le Jardin du Val Rahmeh pour le Muséum National d’Histoire Naturelle, le Jardin Les Cèdres (principale collection de palmiers de la zone) & les Giardini Hanbury pour l’Université de Gènes. La mise en œuvre du piégeage a fait l’objet dans ces jardins de protocoles rigoureux, destinés à évaluer l’efficacité des pièges en fonction de leur nombre et des attractifs utilisés, donc de leur impact sélectif sur l’environnement afin d’éviter de capturer d’autres insectes utiles. Les captures pour l’année 2016 ont atteint jusqu’à un millier de spécimens pour seulement 3 pièges installés. Le piégeage semble donc avoir toute sa place dans les stratégies de lutte, ce qui n’est pas le cas à ce jour en Europe tout au moins.
5. REPÉRAGE PRÉCOCE DES PALMIERS INFESTES PAR DÉTECTION SISMIQUE
L’infestation est déjà bien avancée lors qu’apparaissent les premiers symptômes d’attaque d’un palmier par le charançon rouge. Ce retard dans la détection compromet souvent la possibilité d’intervenir sur les spécimens infestés. La détection sismique se présente comme un outil de diagnostic précoce destiné à combler cette lacune. Elle permettrait notamment de procéder, avec un maximum de chances de succès, à l’intervention par assainissement d’un palmier infesté, une intervention actuellement autorisée par la législation. Elle présente aussi l’avantage de pouvoir évaluer le succès de l’intervention. Telle que prévue par ses concepteurs israéliens, la détection précoce permettrait enfin de pratiquer un traitement curatif par injection, dans des conditions optimales de réussite du fait que le palmier est très peu infesté. Elle pourrait par ailleurs se révéler utile en matière de repérage des infestations asymptomatiques en milieu urbain et des risques de chutes de palmiers.

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MENACES SUR LA BIODIVERSITE

Ill. populations sauvages de Chamaerops humilis dans le Parc Naturel de Portofino (Italy). Il s’agit d’un palmier autochtone dont les populations présentes en Méditerranée occidentale et dans l’Atlas marocain sont aujourd’hui menacées d’éradication.
Les ravageurs des palmiers, Paysandisia archon & Rhynchophorus ferrugineus ont colonisé en une quinzaine d’années l’ensemble du bassin méditerranéen. Le palmier ornemental Phoenix canariensis est le principal concerné pour le moment. La poursuite de l’expansion de ces ravageurs laisse toutefois craindre, dans un avenir très proche, la disparition des 3 espèces de palmiers autochtones. La première espèce menacée, le palmier nain Chamaerops humilis, représente de riches écosystèmes répartis dans de nombreuses régions de la Méditerranée occidentale. Dans la partie orientale de la Méditerranée, ce sont les populations de palmiers grecs et turcs, Phoenix theophrasti qui sont menacées. Sur la rive Sud, les ravageurs sont désormais aux portes des oasis de palmiers dattiers, des agrosystèmes millénaires d’un grand intérêt écologique en cette période de réchauffement climatique, et aussi économique pour des populations qui en tirent leurs principales ressources.
NETWORK RIVIERA GARDENS: Avec 130 espèces et une trentaine de genres de palmiers, les jardins botaniques de la Riviera franco-italienne représentent un conservatoire patrimonial exceptionnel. Ils témoignent de l’histoire de 5 siècles d’acclimatation d’une plante qui a donné naissance à des paysages emblématiques, aujourd’hui menacés d’éradication. Notre réseau vise à coordonner une stratégie de lutte intégrée (Integrated Pest Management = IPM), au travers de la mise en commun de nos expertises et de nos moyens. Il se compose actuellement des jardins suivants:
* Jardins historiques de Bordighera (Brin, Garnier, Mariani & Phoenix): 14 genres – 35 espèces
* Giardini Botanici Hanbury (Ventimiglia – Università di Genova): 20 genres – 35 espèces
* Val Rahmeh (Menton – Museum National Histoire Naturelle): 26 genres – 80 espèces
* Jardin Les Cèdres (Saint Jean Cap Ferrat – privé): 130 espèces
* Villa Thuret (Antibes – Institut National Recherche Agronomique): 14 genres, 35 espèces
* Villa Caryota (Frejus – Société Palmophile de France): 24 genres – 83 espèces
* Palmeraies de Porquerolles et Port-Cros (Hyères – Parc National): 20 genres – 30 espèces
En savoir plus sur le Réseau des Jardins Botaniques de la Riviera: Network
En savoir plus sur l’histoire des jardins botaniques de la Riviera: Acclimatation
Dans cette video prise à  Palerme en août 2015, on assiste en direct à la chute d’une tête de palmier dattier, au lendemain d’un épisode venteux. Plus de 10  évènements de ce genre ont été recensés en 3 mois à la fin de l’année 2016, sur la Riviera franco-italienne, soit une moyenne d’une chute par semaine. Le transfert en cours des ravageurs en direction du palmier dattier et d’autres espèces, ainsi que les menaces qui pèsent sur la biodiversité méditerranéenne des palmiers font partie des principaux thèmes abordés dans ce dossier. Un second sujet concerne les menaces plus spécifiques auxquelles est confronté le monde oasien dans le contexte actuel du réchauffement climatique.
PROJET PHOENIX & OASIS
La palmeraie historique de Bordighera est une palmeraie dattière. C’est dans ce territoire emblématique de l’histoire de l’acclimatation, la Riviera franco-italienne, que le Projet Phoenix a vu le jour il y a 10 ans. Les résultats de ce programme de recherches font désormais l’objet de notre site web, avec plus d’une centaine d’articles de référence souvent inédits. Il s’agissait à l’origine de mettre en valeur les collections de palmiers de ces régions, en impulsant des collaborations avec un grand nombre d’institutions scientifiques et muséales. A l’occasion de ce dixième anniversaire nous revenons aux sources de notre projet, avec un portail d’accès aux collections de palmiers de nos jardins historiques en page d’accueil du site. Nos pages web consacrées au monde oasien viennent par ailleurs d’être mises à jour, en ce qui concerne les diverses productions présentes dans les oasis: la production dattière (son amélioration, ses propriétés alimentaires et médicinales), ainsi que l’élevage et l’artisanat qui lui sont associés.
LE MODELE OASIEN & LA LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION
oasis-tafilalet-maroc
Ill. l’oasis  marocaine de Tafilalet, la plus grande du monde, est aujourd’hui menacée par le changement climatique. Face à cette menace, le projet « Oasis durable » a été présenté à l’occasion de la COP 22 à Marrakech.
Le Projet d’adaptation au changement climatique au Maroc pour des oasis résilientes (PACC-Oasis) est un programme du gouvernement marocain, lié au Programme africain d’adaptation au changement climatique 2009-2012 – concernant vingt pays – et cofinancé par le Programme des Nations unies pour le développement et le gouvernement japonais. Il est destiné à gérer et diminuer les risques inhérents au réchauffement climatique qu’encourent les oasis du pays (soit 15 % de son territoire et 5,3 % de sa population), via la mise en place d’approches innovantes d’adaptation et l’accentuation des aptitudes locales.
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1. OASIS & PRODUCTION DATTIERE
Les oasis représentent un modèle écologique d’une grande actualité en ces périodes de menaces dues au réchauffement climatique. La production dattière est au centre de l’économie oasienne. Les recherches et les initiatives  menées dans ce domaine portent principalement sur l’inventaire des diverses variétés de dattes et  l’amélioration de leurs conditions de culture, de leurs qualités et de leur commercialisation, ainsi que sur leurs valeurs nutritives et médicinales. Lire la suite
2. LA PLACE DE L’ELEVAGE DANS L’AGROSYSTEME OASIEN 
L’agrosystème oasien a permis de longue date de pratiquer un élevage diversifié, grâce aux cultures qu’il abrite et à la valorisation de ses sous-produits. L’élevage est ainsi une composante essentielle des systèmes de production d’oasis. Par sa production de fumier, il garantit le maintien de la fertilité des sols de l’oasis soumis à des pratiques culturales très intensifiées. En plus de ses productions directes de lait, de viande, l’animal de l’oasis fournit une force de traction importante pour l’exhaure de l’eau, les transports et parfois les travaux agricoles. Lire la suite
3. SOUS-PRODUITS & ARTISANAT
Le palmier-dattier des oasis fournit de nos jours une grande variété de sous-produits qui concernent, pour l’essentiel, les préparations à base de dattes, les produits à base de sève, les produits à base de noyaux, les produits à base de bourgeons, les produits à base de pollen, la transformation des déchets, la vannerie, la production textile, la menuiserie, la construction. En tant que combustible, le bois de palmier sert enfin à diverses industries. Les principaux emplois actuels des sous-produits du palmier sont évoqués ici. Lire la suite
REVUE DE PRESSE RIVIERA GARDENS

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